Au bord du gouffre, je regarde moi aussi ailleurs !


Dans la lumière des flammes, notre Terre pleure en silence,
Cherchant des yeux ses enfants, perdus dans leur négligence.
La maison brûle, on regarde ailleurs, perdus dans nos pensées,
La fin du monde attendra, nos poches sont à compter.

Mais l'espoir n'est pas mort, dans nos voix il se réveille,
Le temps presse, l'heure est grave, mais l'amour veille.
Réveillons nos consciences, avant que tout ne s'efface,
Pour notre Terre, notre maison, retrouvons notre place.



Par Adnane Benchakroun

Sur la Terre, notre maison, l'alarme rouge est sonnée,
L'OMM a crié, d'un futur tout écorché.
L'an deux mille vingt-trois, plus chaud qu'on n'a jamais vu,
Depuis cent soixante-quatorze ans, le passé est perdu.

La moyenne de nos jours, plus un virgule quatre cinq,
Au-dessus des normes d'antan, au bord du précipice on s'aligne.
Le Paris autrefois rêvé, limite à ne pas franchir,
Se joue de nous, à un souffle de l'irréversible finir.

Les océans se réchauffent, leurs eaux s'acidifient,
Leur niveau monte, nos glaces antiques s'offrent en sacrifice.
Février vit son pire, un déficit jamais vu,
Héracléion d'Alexandrie et Baïes la romaine sous mer, disparues.

Les hommes, les femmes, par ces changements écrasés,
Subissent canicules, inondations, la nature déchaînée.
La faim, cruelle conséquence, double en quatre ans de peine,
De cent quarante-neuf à trois cent trente-trois millions, la détresse est pleine.

Le niveau des mers s'élève, rapide et sans remords,
Les incendies ravagent, les cyclones frappent forts.
Pourtant, nos regards se détournent, dans l'abîme, perdus,
Cherchant la fin du mois, quand la fin du monde est vue.

"Nos amis les hommes", disait le sage en pleur,
"Pensent plus à leurs poches qu'à la terre, leur sœur."
La maison brûle, et nous, spectateurs aveugles,
Préférons l'or éphémère aux vérités qui bégueulent.

L'alerte rouge clame, dans le vide elle résonne,
Pendant que l'humanité, sourde, à son destin s'abandonne.
Entre salaire et survie, le choix semble oublié,
Dans le tourbillon du profit, notre âme s'est noyée.

Les records de chaleur, de misère et de peur,
Nous parlent d'un avenir où manque la couleur.
Mais encore obsédés par le gain et le paraître,
On oublie que sans Terre, il n'y aura point de maître.

Il est temps de réveiller les consciences endormies,
De changer nos habitudes, d'embrasser de nouveaux défis.
Ronsard, en son temps, chantait l'amour et la vie,
Aujourd'hui, son alexandrin pour la Terre supplie.

Que la poésie soit l'écho de notre lutte,
Pour que la maison ne soit en cendres, réduite.
Nos mains unies peuvent encore le cours changer,
Pour que "notre, votre maison Terre" puisse perdurer.

L'avenir est dans nos actes, pas dans nos regrets,
Changeons le cours des choses, avant qu'il ne soit trop tard, agissons avec sagesse.
Pour que demain ne soit pas que ruine et désolation,
Rappelons-nous : notre maison, c'est aussi la création.

Cette poésie parle de climat, alerte rouge, OMM, réchauffement global, inondations, sécurité alimentaire, catastrophe climatique, Accord de Paris, montée des mers, insécurité alimentaire


Feuilleter le premier recueil de poèmes de l'auteur



Mercredi 20 Mars 2024

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